Halloween, le saviez-vous ?

Halloween citrouille

Halloween, le saviez-vous ?

31 octobre 2014
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Alors que les petits monstres en puissance s’apprêtent à arpenter les rues, baguette magique à la main, à la recherche de bonbons en tous genre, Halloween est aussi l’occasion, pour les parents, de parfaire leur culture… Eh oui !

Saviez-vous qu’à l’origine, Halloween n’avait rien à voir avec les citrouilles ?

Voici l’histoire, la vraie histoire de Jack o’ lantern :

D’après un vieux conte irlandais, Jack était un ivrogne avare et méchant. Lorsque Jack meurt, un certain 31 octobre, l’entrée au paradis lui est refusée et le diable refuse également de le laisser entrer en enfer en raison de sa mauvaise vie sur Terre. Jack réussit néanmoins à convaincre le diable de lui donner un tison, issu des fournaises ardentes afin d’éclairer son chemin dans le noir. Il le place dans un navet creusé en guise de lanterne et est condamné à errer éternellement dans l’obscurité entre l’enfer et le paradis, jusqu’au jour du jugement dernier. Les Irlandais ont alors nommé ce personnage fantomatique « Jack of the Lantern », « Jack à la lanterne » en français. Il réapparaît chaque année, le jour de sa mort, à Halloween.

À l’origine, le symbole d’Halloween était donc un navet contenant une bougie pour commémorer la légende de Jack à la lanterne. Mais comment est on passé du navet à la citrouille ? L’explication est assez pragmatique. La tradition irlandaise de creuser des navets lors de la nuit d’Halloween en souvenir des âmes perdues comme celle de Jack a évolué au moment de la grande famine qui s’abat sur l’Irlande en 1845-1850. Les Irlandais quittent alors le pays en masse et trouvent refuge en Amérique… où les citrouilles étaient beaucoup plus faciles à trouver et à sculpter que les navets !

Mais doit-on vraiment chercher les origines d’Halloween en Irlande ? Sans chauvinisme aucun, il convient ici d’évoquer le breton Pierre-Jackez Hélias qui, dans son livre Le Cheval d’orgueil, raconte ses souvenirs d’enfance, au pays Bigouden. Au début du XXe siècle, les enfants finistériens avaient pour coutume de sculpter des têtes dans des betteraves et des navets à l’approche de la Toussaint afin de jouer des tours aux autres villageois.

Voici ce qu’il écrit :

Nous avons l’habitude, vers l’approche de la Toussaint, de creuser des betteraves, d’y pratiquer des trous en forme d’yeux, de nez et de bouche, d’y introduire un bout de bougie et de refermer le tout. Ce lampion à tête humaine, posé la nuit sur un talus ou dissimulé dans les broussailles d’un chemin creux, terrifie toujours quelques noctambules. Quelquefois aussi, on le dépose sur la fenêtre d’une vieille fille connue pour son petit courage et son esprit crédule. Quelqu’un frappe du doigt sur la vitre avant d’aller se tapir non loin de là. La vieille, qui se chauffe les membres au feu de son âtre, tourne la tête vers la fenêtre et croit voir l’Ankou, os et flamme. Elle pousse un cri terrible. Elle appelle la Sainte Vierge. La voilà qui se précipite au-dehors, affolée, pour chercher au galop on ne sait quel secours. Alors, les garnements reprennent la betterave tête-de-mort et disparaissent. Quand la vieille revient avec le plus proche voisin, il n’y a plus rien à voir. […]

Cette fois-ci, nous décidons de corser le spectacle. Chacun de nous s’attache la tête-betterave sur la tête en chair et en os, monte sur sa paire d’échasses. Un Timen, un Le Gall ou un Le Corre qui a eu l’idée nous met les uns derrière les autres à la queue leu leu. Et nous descendons ainsi, dans la nuit noire, le sentier qui borde le champ du recteur. Tout à coup, quelqu’un entonne le Libera, les autres reprennent de leur mieux. Ce chœur funèbre attire sur le pas des portes les femmes intriguées qui laissent brûler leur bouillie pour savoir qui on enterre à cette heure… Quand elles voient s’avancer ces yeux de feu et ces bouches d’enfer à deux mètres du sol, elles éclatent en de telles clameurs que nous en sommes saisis nous-mêmes. Nous dévalons de nos échasses, perdant du même coup nos têtes-betteraves dans une avalanche de Jugement Dernier. Aucun de nous n’avouera jamais avoir participé à ce coup-là.

Ce soir, alors que les enfants s’endormiront le ventre plein de sucreries diverses et variées, les parents pourront faire mouche en soirée grâce à ces petites informations de circonstance…

Citation du mois

Il existe une langue de l’échange, c’est la traduction.

Claude Hagège