Lorsque l’on cherche à s’excuser auprès des autres pour avoir fait une erreur, on ne devrait jamais écrire « autant pour moi ».
La bonne graphie est « au temps pour moi ». On dit d’ailleurs « Al tempo ! » en italien.
« Au temps » fait partie du vocabulaire équestre, militaire, musical et sportif (gymnastique, escrime…) et signifie que l’un des acteurs n’était pas dans le temps en faisant un mouvement, et que l’opération doit être reprise depuis le début. Par extension, cette expression idiomatique permet à celui qui s’est trompé et s’en rend compte avant les autres de s’excuser et de revenir à son point de départ pour reconsidérer les choses.
Pourtant, l’écrivain Claude Duneton a longtemps défendu la graphie « autant ». Selon lui, l’expression « autant pour moi » devait être comprise comme « Je ne suis pas meilleur qu’un autre, j’ai autant d’erreurs que vous à mon service : autant pour moi ». Assez logique après tout… Claude Duneton voyait d’ailleurs un argument en faveur de sa théorie dans l’expression anglaise « so much for » dont le sens est très proche. « So much », c’est-à-dire autant.
Alors « autant » ou « au temps » ? Pour ma part, j’ai tranché et je me range aux côtés du Grevisse et du Petit Robert : ce sera « au temps ». Autant le dire clairement…
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