Aux J.O., on est engagé ou on ne l’est pas !

Ski Jeux Olympiques Sotch

Aux J.O., on est engagé ou on ne l’est pas !

9 février 2014
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Cela ne fait que quelques jours que les Jeux Olympiques de Sotchi ont débuté et un mot est déjà sur toutes les lèvres des commentateurs : « engagé ».

Ainsi, on peut lire dans L’Équipe : « Partie avec le dossard n°1, Worley a produit un ski engagé, récupérant notamment d’une faute dans le mur final » et dans Libération : « La partie très large qui suit […] pourrait sembler facile mais elle comprend beaucoup de mouvements de terrain, avec un enchaînement de courbes style super-G. Cela demande beaucoup d’engagement et de concentration ».

Sur sports.fr, on lit :« Il lui faudra donc encore prendre des risques, une spécialité chez ce skieur engagé mais qui a encore la fâcheuse tendance d’en mettre un peu trop sous le pied » ou encore « Difficile de savoir ce qui a pêché, il n y a pas eu de grosses fautes mais peut-être un petit manque d’engagement sur certains passages clés pour emmagasiner la vitesse nécessaire pour la partie finale ».

Même chose sur France3.fr : « La skieuse des Contamines était déjà tombée sur cette même piste en 2009. Elle avait subi alors un léger traumatisme crânien, qui avait refroidi ses ardeurs pendant des semaines dans une discipline qui demande beaucoup d’engagement ».

Un vocabulaire utilisé tant par les commentateurs et journalistes que par les athlètes eux-mêmes.

Par exemple Gauthier de Tessières : « Mais je veux surtout être dans la manière, y mettre beaucoup d’engagement. Ce sera une piste assez facile. Il ne faudra pas faire d’erreur et, pour moi, ça se jouera sur le haut technique ».

On pourrait parler de dynamisme, de volonté, d’énergie, d’ardeur, de mordant…  mais non, on ne parle que d’ « engagement » sur les ondes françaises depuis samedi dernier.

C’est ce genre de détails qui peut faire la différence dans une traduction. Qui d’autre qu’un traducteur natif, écrivant dans sa langue maternelle, saura utiliser à bon escient les termes les plus appropriés et les plus « tendance » ? Connaître les langues est une chose, mais suivre leur évolution en est une autre. Et ça n’est pas donné à tout le monde… On pourrait se contenter de rire de ces répétitions, mais on peut aussi s’en inspirer lorsqu’il s’agit de rédiger un texte sur ce sujet, pour coller au plus près au langage des professionnels du sport.

Cette terminologie des J.O. 2014 n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. D’ailleurs, j’imagine qu’en 2018 en Corée, ce seront de nouvelles expressions qui feront surface.

La suite, donc, au prochain épisode !

 

Citation du mois

Les écrivains font la littérature nationale, et les traducteurs font la littérature universelle.

José Saramago