Ce portrait-robot se base sur les résultats d’une étude menée en 2015 par la Société Française des Traducteurs auprès d’un panel de traducteurs professionnels français. À partir de ces observations, je me poserai les questions suivantes : Suis-je une traductrice comme les autres ? Qu’est-ce qui me distingue de mes confrères ?
Voici les principales caractéristiques de ce portrait-robot :
Âge
La majorité des traducteurs professionnels français sont âgés de 30 à 49 ans. Seuls 9 % ont moins de 30 ans et 11,4 % plus de 60 ans.
Sexe
Plus de 78 % des traducteurs sont des femmes. Pour ces deux premières caractéristiques, je réponds parfaitement aux critères.
Région
En toute logique, on trouve des traducteurs professionnels dans toutes les régions de France, mais les plus représentées sont l’Île-de-France (18 %) et le Rhône-Alpes (10 %). À l’inverse, seuls 0,09 % résident en Corse et 0,18 % dans le Limousin. À noter : 24 % travaillent depuis l’étranger. Fière ambassadrice de ma région natale, je suis installée en Bretagne, comme 6 % de mes confrères.
Formation
60 % du panel a validé un diplôme d’études supérieures en traduction et/ou interprétation, pour ma part celui de l’ISIT (Institut de management et de communication interculturels, anciennement Institut supérieur d’interprétation et traduction).
Néanmoins, un certain nombre de traducteurs chevronnés ne sont titulaires que d’un bac ou d’un BTS.
Enfin, la formation continue est relativement ignorée, car 43 % des répondants n’avaient participé à aucune formation au cours de l’année précédente.
Temps de travail
Près de trois quarts des traducteurs exercent à temps plein et seuls 4 % sont des travailleurs occasionnels (moins d’un mi-temps).
Expérience
De nombreux traducteurs sont assez jeunes sur le marché : 22 % cumulent moins de 5 ans d’expérience et 22 % de 5 à 10 ans. Notons que 7 % des traducteurs professionnels français exercent leur profession depuis plus de 30 ans.
Près de deux tiers des traducteurs ont exercé une autre activité avant la traduction. C’est mon cas puisque j’ai occupé divers postes de secrétariat/d’assistanat trilingue pendant 6 ans, puis la fonction de chef de projet en agence de traduction pendant 2 ans.
Spécialisation
¼ des traducteurs français se disent généralistes et 40 % spécialisés à plus de 75 % (en termes de temps, de chiffre d’affaires ou d’un autre critère). Les trois spécialisations les plus fréquentes sont les industries et techniques, le juridique et la politique, puis les sciences pures et appliquées. Personnellement, je réalise 26 % de mon chiffre d’affaires dans le domaine de la mode. Viennent ensuite le tourisme et la cuisine, ex-aequo en deuxième position. Trois autres domaines me tiennent particulièrement à cœur, non pas du point de vue du chiffre d’affaires généré, mais de l’intérêt qu’ils suscitent chez moi : l’horlogerie, l’optique et l’électronique. Autant dire que j’aime passer du coq à l’âne !
Tarifs
Parlons peu, mais parlons chiffres. La quasi-totalité des traducteurs en France applique une tarification au mot source. Ce tarif varie principalement en fonction des langues de travail, du type de texte à traduire (technicité) et du délai souhaité par le client.
Pour la combinaison anglais > français, le tarif au mot minimum pour un client direct est de 0,06 € et le maximum 10 fois plus, soit 0,60 €. La moyenne s’établit à 0,15 €. Pour l’espagnol vers le français, le tarif est légèrement inférieur : de 0,05 € à 0,40 €/mot, avec une moyenne de 0,13 €. On observe logiquement une différence avec les tarifs « agence » : 0,10 € en moyenne pour la combinaison anglais > français et 0,09 € en espagnol > français. Le tarif « collègue » se situe quant à lui au milieu.
Si certains traducteurs professionnels n’appliquent jamais de majoration, pour les autres, celle-ci oscille entre 10 et 50 %, pour les travaux urgents, la majorité se situant à 20 %, et pour le travail de nuit, généralement surfacturé de 50 %. Les traductions certifiées se voient également appliquer un surcoût.
¾ du panel applique une facturation minimum. Pour ⅓, son montant est compris entre 25 et 34 €, pour 25 % il est inférieur à 25 € et pour 40 % supérieur à 35 € Il faut dire que les « petites » demandes sont monnaie courante.
À ce stade, je réalise que je pratique des tarifs plutôt dans la moyenne basse du marché.
L’une des réponses qui m’ont étonnée dans cette étude est le fait que seuls 50 % des traducteurs demandent un bon de commande, une étape pourtant systématique me concernant.
Clientèle
Peu de traducteurs travaillent pour des maisons d’édition (11 % seulement). Même si ce n’est pas ma principale activité, j’ai déjà traduit 10 livres de cuisine publiés ou en cours d’édition chez Hachette. Pour le reste, les clients sont soit directs, soit des agences de traduction, soit des collègues, dans des proportions extrêmement variables.
Prestations
En plus de la traduction, les linguistes professionnels proposent d’autres prestations complémentaires : relecture/révision (par rapport au texte source) (76 %), correction (sans texte source) (60 %), interprétation de liaison (25 %). Personnellement, je fais également de la gestion de projets, comme 10 % de mes collègues, de la rédaction comme 9 %, de la transcription comme 7 % et de la localisation comme 4 %.
La majorité des traducteurs travaille dans une ou deux combinaisons de langues. La plus fréquente en France est anglais > français (39 %). Comme je le dis souvent, nous sommes nombreux, mais il y a du travail ! Et à chacun ses spécificités et donc son propre marché.
Informatique
78 % des traducteurs professionnels français utilisent un logiciel de TAO (traduction assistée par ordinateur), à savoir SDL Trados pour plus de la moitié. Viennent ensuite Wordfast (20 %) et memoQ (18 %). Pour certains clients, j’utilise aussi Wordbee, XTM et Déjà Vu, qui restent pourtant méconnus.
Vous souhaitez en savoir plus ? N’hésitez pas à me contacter ici.
Source : Enquête 2015 de la Société française des traducteurs