Aïe, aïe, aïe !

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Aïe, aïe, aïe !

9 janvier 2014
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À mes heures perdues ou au fil de discussions entre amis, j’en viens parfois à me poser des questions linguistiques absolument existentielles. Déformation professionnelle oblige… 😉

Aujourd’hui par exemple, c’est : comment un enfant qui sait à peine parler dit-il « aïe » dans les autres pays ?

Ce mot qui après tout exprime un réflexe, est-il le même dans les différentes langues ?

Les animaux ont bien des cris différents, pourquoi les humains parleraient-ils tous le même langage ?

Après moult investigations (au passage, « moult » est un adjectif invariable), voici ce que j’ai découvert…

Dans certaines langues, la prononciation est la même, /aj/ en phonétique, et seule l’orthographe diffère : en espagnol « ay » (« auh » est aussi utilisé), en portugais « ai ».

Dans d’autres langues, les expressions sont plus ou moins proches du français, par exemple :

En allemand, c’est « au » ou « aua ».

Les Italiens disent « ahia ».

En hongrois, on dit « jajj » (prononciation : /jaj/).

Aux Pays-Bas, c’est « au » ou « ach ».

En darija (arabe dialectal marocain), « aïe » se dit « ahh », /aːħ/ en phonétique.

En anglais, on dit « ouch », ou « ow ».

Au Japon, ils disent 痛い!(prononcez /itaj/).

En tagalog (Philippines), on utilise « aray » (prononciation : /araj/).

Conclusion ? Notre différence est donc inexorable, et ce, dès les premiers mots…

Pour poursuivre cette enquête, je me pencherai prochainement sur les équivalents de « areuh ». Affaire à suivre, donc !

Si toutes ces questions vous intéressent, n’hésitez pas à consulter les autres articles de mon blog, dont voici le sommaire.

 

 

Citation du mois

Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire.

Charles Baudelaire